Après un samedi de Grand Prix long et éreintant (début à 9h, premier match aux environs de 11h30, ça vous donne une idée), je suis rentré chez moi la tête haute, avec un score de 6-3 et une 285e position. J’avais manqué (échappé?) le jour 2 de justesse. Pour mon article d’aujourd’hui, j’aimerais détailler avec vous mon déroulement du GP.
Mon deck : J’ai ouvert une pool assez convenable, où je rentrais confortablement dans mon avoir. Thoughtseize, Temple bleu blanc, Nyxthos et Spirit of the Labyrinth. Pour ce qui est des cartes jouables, j’avais trois couleurs : blanc vert et bleu. Mon choix s’est finalement arrêté sur le bleu blanc, pour la force de ces deux cartes-ci :

Pour être franc, j’avais un deck vraiment juste sur le bord d’être imbattable. Je n’avais pas de bombe à proprement parler (un Brimaz m’aurait facilement placé 8-1), mais j’avais une sale curve of death. Sans blague, ça rentrait au poste. Le seul problème, c’est que je devais jouer quelques cartes de marde pour maximiser mes lands et ma curve. Sérieusement, j’étais à 2 cartes près de jouer 15 lands. 2 loyal Pegasus, deux tricks à un de mana, 7 monstres à deux de mana + 4 tricks à deux mana, ça vous abaisse le prix d’une main. Si près. Y’a pas à dire, j’ai même battu un adversaire sur un mulligan à 5 on the play. Littéralement overwhelmé.
Comme je vous disais, j’étais à deux ou trois cartes près.
Mes games : Je vous avertis d’emblée, ma mémoire me joue des tours. Je n’avais pas prévu faire un article là-dessus, donc je n’ai pas pris de notes après mes matchs. Bon visionnement!
Round 1 : Bye. Je suis tellement bon que j’en ai eu un J … Just kidding. En fait, le gars ne s’est pas présenté.
N.B. – Pour tous les scabreux de moral (aka haters) de ce monde, je tiens à dire que oui, c’est un free-win et que je l’ai pris volontiers comme n’importe qui l’aurait pris. Cependant, ça ne diminue en rien le potentiel de mon deck ou ma capacité à gagner. Je suis conscient que ce n’est pas une « vraie victoire » et que je n’ai pas eu à me battre, mais qui dit que je l’aurais pas gagné cette partie…
1-0
Round 2 : Tout ce que je me souviens, c’est que le gars jouait blanc et une autre couleur et que j’étais très stressé. Rappelez-vous que c’était mon premier match de la journée et qu’il approchait 13h. De plus, les deux joueurs assis à ma droite ont été choisis pour un deck check, ce qui leur a permis de regarder notre match. Game 1, j’ai battu à plate couture mon adversaire sans trop savoir comment j’avais fait. J’ai gardé une main de marde game 2 et j’ai curvé comme un champion game 3.
2-0
Round 3 : Bleu-Vert ramp. Game 1, est une histoire de ramping désagréable et d’un Triton Tactics ma foi, légendaire. Game 2, un Kiora’s Follower joué tour 2 fut suivi, comme son nom l’indique si bien, par Kiora elle-même tour 3. N’ayant qu’un monstre sur le board à ce stade-ci, avec un de power ce qui est pertinent dans la situation compte tenu dudit Follower déjà présent sur la table, j’ai concédé trois tours plus tard devant l’imminence d’un ultimate. Je tiens à dire qu’en bon joueur, j’ai tendu la main en signe de résignation avant que mon adversaire ne prenne son tour pour se faire un emblème. En non mauvais perdant (sourde colère), je ne lui ai pas laissé le plaisir de se faire des krakens.
2-1
Je tiens juste à dire ici entre le round 3 et le round 4 que les pros qui avaient trois byes tombaient maintenant online. De la sorte, ça laisse présager que je me suis battu contre quelqu’un de connu, ce qui n’est pas le cas.
Round 4 : Blanc/vert avec une Elspeth. Elspeth que j’ai vu tombé sur la table durant la deuxième partie, faire trois tokens soldats en bonne et due forme, pour ensuite regarder son contrôleur mourir de façon abrupte sous une myriade de monstres volants en ma possession. Tout ça au tour 6. Curve, quand tu nous tiens.
Le gars avait clairement un meilleur deck et il se maîtrisait tant bien que mal pour ne pas être en tabarnak. Un des joueurs les mieux habillés que j’ai rencontré cette journée-là.
3-1
Round 5 : Daniel Chang! Je me souviens de son nom parce que c’était un adversaire ultra-sympathique. J’ai gagné au tempo et aux skills ma première partie pour ensuite être land screwed dans la deuxième (j’ai gardé une main à une land sur le draw avec un Loyal Pegasus et 3 two-drop et vous connaissez la suite) pour en finir par me faire ravir la victoire de façon plus qu’éloquente dans le troisième et ultime duel.
L’homme derrière ma déconfiture était souriant, chaleureux et il aimait bien comment j’avais joué mon deck et comment je l’avais tuné. Si tous mes adversaires pouvaient avoir sa trempe, je ne ferais que prendre plaisir à perdre à Magic.
3-2
Round 6 : J’ai attendu mon adversaire pendant 10 minutes en jasant avec les deux messieurs anglais et vraiment très comiques à ma gauche. Entregent x2000 et presque des new friends, si ça n’avait été que de leur lieu de résidence, so far away from home.
4-2
Round 7 : Double Loyal Pegasus game 1 vers un double Loyal Pegasus game 2, tout ça avec un opponent land chié.
5-2
Round 8, ou, celui que j’aurais du perdre : Mon adversaire était très sympathique. Il venait de New York City aka « I cœur NYC » et n’en était pas à son premier GP. Il jouait un deck Orzhov avec du panache, une bonne courbe et à vue de nez, bien plus outillé que mon deck aggro big-bang-c’est-fini. Nous avons respectivement gagné nos games où nous avons fait un mulligan et on s’est retrouvé pour une troisième et décisive partie.
Le cadran affichait une vingtaine de minutes restantes, ce qui était mon match le plus long de la journée et ce, en début de game 3. Le board s’est rempli prestement et les possibilités d’attaques se sont amenuisées. Rapidement, j’ai compris que mon adversaire ne jouait pas son Loyal Pegasus de la bonne façon. Pour ma part, j’avais les deux miens actifs et j’attaquais pour 4 dans son Pegasus qui était son seul flyer défendant. Il ne pouvait donc pas bloquer. Il m’attaquait tous les tours avec son Servant of Tymaret sans attaquer avec son Pegasus qui mangeait la poussière. J’ai compris qu’il avait lu la mauvaise chose sur sa carte et qu’il devait penser que le pégase fonctionnait comme suit :
Loyal Pegasus can’t attack or block alone unless a creature with flying do so
[J’ai pas le talent pour le ruling, faites avec]
Donc, on se retrouve 2 attaques de mes pégases plus tard plus aucune attaque de son bord à 10 à 10 PV à son début de tour. Normalement, je serais à 6. Il détape son Servant, m’amenant à 9 et grimpant à 11. Il Bestow un Spiteful Returned sur une 2/2 de son côté, lui permettant d’attaquer avec. Avant son attaque, je fais une Retraction Helix sur mon Hoplite, mes permettant de mettre un +1/+1 counter dessus et de scryer. Je vois Ephara’s Enlightment que je snappe keep. Marc, qui regardait le match depuis maintenant quelques minutes, savait exactement que c’était cette carte-là que je gardais. Donc, mon adversaire m’attaque avec son Servant, je bloque et ne prend rien. Il rejoue son 2/2 et passe. Je joue l’Enlightement dans mon upkeep (littéralement de sur le dessus de mon deck sous le Hoplite) et je descends mon adversaire, avec l’aide de mes pégases, à un precarious point of life. Je fais mes maths rapidement et je me rends compte que s’il pige un marais, je suis mort dû à la double activation de son Scholar of Atheros, plus une attaque avec toute sa team, ainsi que l’activation de son trigger de Servant plus son trigger de Spiteful en attaquant. Neuf ben juste. Pour sa part, il lance en anglais : « removal or i’m dead ». Il tourne un marais sur le topdeck, soupire et me tend la main. J’aurais tellement dû perdre.
6-2
Round 9 : Mon opposant me lance avant même de s’asseoir qu’il me félicite pour ma victoire et qu’il ne devrait pas, en fonction de son deck étrange, être présentement encore en vie. Je lui lance que c’est également mon cas, lui expliquant mon round 8 sommairement, et on en vient à la conclusion que ce sera possiblement un excellent match.
Ce qu’il fut à n’en point douter. Quel match!
Guillaume était de loin le meilleur joueur contre lequel j’avais joué de la journée. Son deck blanc rouge était bien balancé, avec un peu plus de punch que le mien, ainsi qu’un Phénix. Je me cassais la tête en quatre, alors qu’approchait 22h, à sortir victorieux de situations compliquées et hasardeuses. Le tout, dans une compétitivité quasiment nulle. Le gars était vraiment très sympa et accueillant. On se contait nos histoires entre nos trois parties. J’ai donc appris qu’il était professeur de musique au secondaire et qu’il jouait du tuba dans un band de pop.
La troisième partie fut my game to lose, alors que je me suis moi-même enfargé dans mes propres pieds pour facilité la victoire à mon adversaire. La fatigue a eu raison de moi, je me suis finalement avoué vaincu. Ça ne m’a pas empêché d’être bon joueur et de ramener mon adversaire nouvellement rencontré à Longueuil.
6-3
C’était très cocasse de présenter celui qui m’avait coupé du jour 2 aux autres joueurs que je ramenais à St-Hyacinthe et de leur dire que je lui faisais un lift. A lot of lolz. Guillaume était vraiment très sympathique et je le salue d’ailleurs s’il nous lit, Maxlam lui ayant remis une carte en bon publiciste du blog qu’il est.
Mes conclusions : Je suis arrivé à ce GP bien préparé pour un rogue guy. J’avais fait un pre-release IRL plus un pre-release online ainsi que 5 ou 6 drafts. En plus, j’avais lu plusieurs articles de pros sur le format tout au long du mois précédent. À faire le recap ici et maintenant, je rends compte que c’est le format limited dans lequel je nage le mieux depuis mes débuts en compétitif*. Autant dans les mécaniques que sur l’impact des cartes sur le gameplay, Theros me paraît le plus facile des blocs à jouer jusqu’à ce jour. D’ailleurs c’est le set limited avec lequel j’ai eu le plus de succès sur MTGO. Je me voyais facilement gagner tous mes matchs et j’y croyais dur comme fer.
Comparativement à ma première participation au format GP en 2011, je me suis rendu un peu plus loin dans l’événement, ce qui est génial en soi. J’ai aussi pu expérimenter une course vers le day 2 et une qualité de jeu supérieur que je n’avais pas connu la première fois. À mon grand désarroi de haters, je dois avouer que je n’ai pas joué contre aucun adversaire désagréable de la journée. Sur 9 (7) rounds, que des gens sympathiques, sans la moindre haine et respectueux. Des échanges amicaux, des bonnes chances pour les prochains rounds et même possiblement, si je courais les PTQ, des nouvelles connaissances. À titre d’exemple, mon opposant du 5e round, le très sympathique Daniel, m’a recroisé comme je m’en allais à mon dernier round et il a pris le temps de me demander so how you doin’ ainsi que la meilleure des chances pour mon dernier et crucial duel. Souhaits que je lui ai rendus avec joie.
Dans les circonstances, je suis amplement satisfait de ma journée en tant que joueur de Magic. Le seul bémol que j’ai pu trouver (et il est de taille) concerne la longueur infernale de l’événement. Comme vous avez pu le lire tout au long de mon long article, l’événement n’en finissait plus de finir. Le fait que je jouais un deck aggro n’a fait que rajouter à cette impression d’éternité. Généralement, mes matchs ne duraient pas plus de 20 minutes. On ajoute à ça les 30 minutes restantes au round plus le 20-25 minutes de mise en place de l’autre round. Je jouais environ le un cinquième du temps. L’autre quatre cinquième, je le passais à errer et à me rendre compte que c’était vraiment trop long. Même Guillaume qui est un habitué de se genre d’événement n’en revenait pas à quel point c’était tout croche. Une préregistration obligatoire pour faciliter le tout et autant de longueurs, c’est quasiment passible d’accusations.
Merci de m’avoir lu et je vous promets d’acheter Dark Souls II au courant du mois d’avril pour vous faire un compte rendu du jeu extrêmement en retard!