Cela prit un bon moment avant que je ne m’arrête pour regarder autour de moi, voir les arbres battre dans le vent, un cerf au bord de la route et deux individus, pendus, battant eux aussi au vent sous un ciel s’assombrissant. C’est a cet instant que je compris l’étendu qui s’étalait devant moi, mélangeant bien ombre et lumière dans cet univers bien vivant.
The Witcher 3 nous plonge au cœur d’un monde sombre dans lequel sévit une guerre brutale entre deux nations, guerre affectant pour le pire l’environnement nous entourant, laissant derrière elle des villages saccagés, des familles détruites et des déserteurs recyclés en pilleurs de grands et petits chemins.
Notre personnage est un chasseur de monstres se nommant Geralt of Rivia. Celui-ci parcoure les royaumes du Nord à la recherche de Ciri, une jeune chasseuse de monstres elle aussi. Pour ce faire, nous devons parcourir de magnifiques régions, rencontrer des individus plus intéressants les uns que les autres et compléter de nombreuses quêtes emplies d’histoire.
Un monde fantastique
J’en ai glissé un mot dans l’introduction, mais je crois qu’il est important de bien en parler. Le monde présenté dans The Witcher 3 est sensationnel, autant sur son aspect visuel que de l’histoire qu’il présente au joueur.
L’environnement nous entourant semble vivant, les arbres bougent avec l’intensité du vent, les zones boisées sont bien fournies, les conditions climatiques sont bien vivantes et les zones nous rappellent bien que nous nous trouvons dans un monde brutal et enseveli par la guerre. Pour chaque élément nous présentant la beauté de la nature se trouve aussi un homme pendu, une ruine, un cadavre ou bien tout simplement du malheur. Nous, le joueur, faisons face à un monde intéressant qui mérite d’être connu et exploré.
Il ne faut pas non plus passer à côté de l’histoire de ses régions. Même si l’histoire principale est intéressante, je crois que le plus important est l’histoire du petit monde dans lequel notre héros doit naviguer. Les villageois peuplant ce monde doivent survivre à travers la guerre, les bandits et les monstres rôdant dans les contrées, et Geralt peut utiliser son temps précieux pour les aider du mieux qu’il le peut, rétablissant un semblant d’ordre et de tranquillité chez le petit peuple. C’est ce que j’appelle l’effet Skyrim, soit, la capacité d’ignorer la quête principale au profit de quêtes et objectifs secondaires tout aussi intéressants. Jusqu’à présent, je crois n’avoir passé qu’un total d’une heure sur la quête principale, alors que j’ai plus de 20 heures de jeu.
La richesse du combat
Le système de combat est intéressant et beaucoup plus profond que le jeu d’action-aventure moyen que nous connaissons. Il arrive souvent de se retrouver face à plusieurs ennemis attaquant de tous fronts et utilisant des armes de toutes sortes, allant de l’épée jusqu’à la guisarme ou l’arc. Ces adversaires n’hésiteront pas à vous attaquer à l’unisson, à bloquer et parer vos assauts, ou bien à vous repousser de multiples façons. Dans un jeu comme Shadows of Mordor, ce genre de situation ne serait aucunement un problème, car une simple touche appuyée au bon moment vous permet de bloquer, parer ou rouler hors de danger en un seul instant. Ce n’est pas le cas ici, car éviter des attaques requiert un peu plus de précision : rien n’empêche les adversaires de nous frapper lorsque nous nous remettons sur nos pieds après une roulade. Il faut donc savoir gérer des situations un peu plus dangereuses, des ennemis en nombre supérieur et un AI assez brillant pour profiter de la situation.
En plus d’un bon système de combat, le jeu offre une multitude d’armes à distance ainsi que quelques sorts offensifs ou défensifs, permettant ainsi diverses options lors d’un combat autres que de tout simplement foncer dans le tas.
Comme dans tout bon jeu de rôle, il est possible d’améliorer ses capacités au combat en utilisant des points lorsque nous augmentons en niveau. Ces améliorations nous permettent de nous spécialiser au style de combat que nous préférons, que ce soit un style rapide, plus soigné, plus défensif ou bien ayant recours à l’art de la magie. Il est aussi possible d’utiliser les points pour améliorer notre capacité à enchanter et à créer des armes ou des potions.
Je suis resté pour le Gwent
Étonnamment, malgré l’immersion sans égale, l’histoire intéressante et le système de combat génial, le point marquant de mon aventure a été le jeu dans le jeu, soit, le Gwent.
Le Gwent est un jeu de cartes pouvant se jouer à travers tous les royaumes de cet univers fantastique. Il est possible d’utiliser ses pièces d’or en jeu pour acheter des cartes servant à augmenter la force de notre paquet pour ensuite aller affronter des adversaires tout en se gorgeant d’alcool à la taverne.
Lorsque je me suis assis la première fois pour y jouer, j’ai été ébloui par le génie du jeu, sa profondeur, l’espace stratégique et le plaisir qu’il pouvait m’accorder. Après cette première partie, j’ai dépensé la moitié de ma fortune sur les cartes que possédait la propriétaire de l’établissement dans lequel j’étais, me permettant de modifier mon paquet de jeu sur le champ.
Pour faire court, je considère le Gwent excellent au point où je ne serais pas surpris de le voir devenir un jeu unique en ligne d’ici peu, ou bien peut-être en version carton pour y jouer avec ses amis. D’ailleurs, certaines cartes en carton venaient dans la version collectionneur physique du jeu.
Il n’y a rien de parfait
C’est sans grand surprise qu’un jeu aussi énorme vienne avec son lot de bogues et de problèmes. J’ai arrêté rapidement de compter le nombre de fois où mon cheval s’est retrouvé bloqué dans des éléments de décors, ou bien que des PNJ ne soient pas au bon endroit dans les cinématiques interactives. J’ai eu un cas spécial dans lequel un PNJ n’arrêtait pas de répéter une insulte lorsque j’étais près de lui, un peu comme s’il était un vieux disque bloqué. En dehors de ces bogues assez mineurs, le jeu s’en tire bien sur l’aspect technique, aucun bogue vraiment majeur n’est présent dans le jeu.
Le plus gros problème avec le jeu présentement sont les contrôles. Lorsqu’il est temps de courir, d’éviter des obstacles ou de faire des mouvements généralement peu élégants, le jeu fonctionne très bien, mais dès qu’il est temps de faire des mouvements de précisions comme s’arrêter devant un objet pour interagir avec celui-ci, grimper ou bien plonger sous l’eau, les contrôles ne sont pas exceptionnels. J’ai essayé le jeu autant avec un contrôleur qu’avec une souris et un clavier et cela n’a rien changé et faire les actions précédentes était toujours un problème, surtout plonger sous l’eau.
Viennent ensuite les problèmes avec le combat. Le système servant à cibler un adversaire précis fonctionne à moitié, ne s’active pas toujours ou bien décide de ne pas cibler l’individu situé devant nousl mais bien un derrière lui, à 50 mètres et derrière des arbres. Même si le système de combat est excellent et brutal, ce défaut est assez majeur et, je dois l’avouer, fait augmenter grandement la difficulté réelle d’un combat contre plusieurs adversaires.
La conclusion
Ce jeu offre tout ce qu’un fan de jeux de rôle désire. Le monde est ouvert, l’immersion est bien présente, les combats sont intéressants, l’histoire est bien écrite et il y a bon nombre d’activités outre la quête principale. C’est l’exemple parfait de ce que devrait être un jeu de rôle en 2015 et prend facilement le titre de successeur à Skyrim, offrant plus ou moins la même chose, mais d’une façon nouvelle et différente.
Même si le jeu a quelques faiblesse, il reste une merveille que je conseille à toute personne possédant un PC ou une console de la dernière génération. CD Projekt Red ont montré ce dont ils étaient capables et qu’il ne faut pas être un Bethesda ou un Bioware pour créer un jeu de rôle excellent et qui deviendra probablement un classique du genre.
Plus j’y joue et plus j’aime le jeu. Je me retiens pour ne pas écrire sur ce jeu encore ce jeudi.
Parfois un jeu tire en longueur mais, après 50 heures de jeu et l’impression d’avoir à peine avancé dans l’histoire principale, le jeu reste toujours frais. À chaque séance de jeu je remarque de nouveaux petits détails et à chaque fois que je vois les détails sur l’armure ou les armes de Geralt je ne peux pas m’empêcher d’admirer.
Le jeu cache aussi quelques surprises mais plusieurs heures plus tard. J’avais « fait peur » à un prêtre presque au début du jeu, quelque chose comme 30 heures plus tard je me suis fais accoster par ses « amis ». Les deux scènes en tout on été que 5 minutes mais c’est des petits détails comme ça qui mettent de la vie au jeu. C’est peut-être seulement une question de ne pas avoir passer par ce chemin précis avant mais je ne m’y attendais pas, aucun signe qu’il y avait quelque chose là.
Parfois je marche dans une rue et je vois des gardes et voleurs se bagarrer, dans la nature c’est souvent des loups qui courent après des cerfs et parfois un monstre après un animal. C’est plein de petits détails qui rendent le jeu vivant et pas statique.