Après deux semaines j’ai finalement terminé mon premier playthrough de Tyranny. Cette run me pris plus ou moins 15 heures, ce qui est assez court pour un CRPG. Habituellement, ce genre de jeu prend près de 40 heures a terminé et parfois plus. SI je prends exemple de Pillars of Eternity, le premier titre d’Obsidian, me pris plus d’une trentaine d’heure à compléter.
Pour justifier la longueur plutôt courte du jeu, Tyranny permet de faire le jeu en suivant plusieurs chemins différents. Dès le tout début, le jeu nous laisse plus ou moins créer un prologue a notre histoire en faisant quelques choix historiques servant d’histoire de fond au personnage que nous allons créer. Ces choix auront un impact sur les endroits qui nous serons possibles de visiter et l’attitude de certains NPC envers nous durant la partie.
En plus de ce prologue, il nous est possible assez rapidement dans le jeu de suivre 4 routes assez différentes. Nous pouvons soit nous allié à l’une des deux factions en puissances dans la région, les Disfavored ou la Scarlet Chorus. Ces factions à caractère diamétralement opposé offrent tout deux des quêtes et une destinée différente. Il est aussi possible de se mettre les deux factions à dos en s’alliant avec les rebelles de la région ou bien en décidant de rester entièrement indépendant et de tout simplement se mettre toute les factions, impériales ou rebelles, à dos.
Donc, les développeurs comptaient sur la rejouabilité pour atteindre un lot d’heures satisfaisant pour le joueur. Cette décision eu un effet assez drastique sur la structure narrative du jeu. Les CRPG sont généralement ouverts dans le sens ou même s’ils ont une quête principale, un nombre assez élevé de quête secondaire est aussi offert aux joueurs. Ces quêtes sont généralement bien développés et demandent souvent de retourner dans de vieilles zones, d’Investiguer ou de régler des problèmes dans des zones créées spécialement pour cette occasion. Dans Tyranny, il y très peu de quêtes secondaires et elles demandent rarement de sortir de la ligne droite qui vous est prévue. Essentiellement, peu importe vos décisions initiales, le joueur suivra une ligne presque parfaitement droite contrairement à l’arbre que ressemblait Pillars of Eternity.
**[Territoire des SPOILERS, lisez à vos risques!]**
Même si je prévois continuer à jouer au jeu et essayer les autres lignes narratives qui me sont offertes, je ne peux m’empêcher d’être assez déçu de la brièveté du jeu car la fin est incroyablement mauvaise. Non, pas la fin en soi, mais la façon elle est lancée au joueur et donne l’impression qu’elle a tout simplement été bâclée.
Lors de ma partie, je me suis rallié aux côtés des Disfavored, une légion d’élite bien ordonnée cherchant la gloire et pour qui la pire honte est d’agir en trouillard. 100% de mes décisions lors de la partie étaient positives autant pour mes alliés que mon patron, Kyros. J’ai accompli mes tâches de Fatebinder avec humilité, ne cherchant jamais à prendre plus que ce dont j’avais besoin. J’ai bien servi Kyros et la Légion sans jamais montrer une seule fois que mes intentions n’étaient pas bonnes. Je m’attendais donc à une fin ou je me vois attribué le contrôle de la région pour mes bons services et que je continue à bien servir Kyros.
Et bien non. Une fois mes quêtes pour la légion accomplie je me fais dire que mes ennemis, la Scarlet Chorus attaque ma citadelle alors que je n’y suis pas. J’y retourne donc, j’apprends à lancer des Edicts, sorte de sort ultra-puissant que seul Kyros est supposé pouvoir lancé, et j’oblitère mes ennemis. Un de mes collègues Fatebinder vient ensuite me voir pour me dire que Kyros sait que j’ai lancé un Edict et qu’il m’observe, ce qui n’est pas une bonne chose. Je suis ensuite convoqué chez mon patron, Tunon, qui me jugera au nom de Kyros. Suite à cette rencontre, les deux seules options sont soit de le tuer ou bien de le convaincre de se soumettre à ma puissance divine, je suis Kyros#2 après tout. Je repars ensuite chez mes alliés, ils me disent qu’il est temps de tuer le chef de la Scarlet Chorus, ce que je vais faire instantanément. Je retourne finalement chez mes alliés pour une dernière fois et discute avec le général de la légion. Suite à cette rencontre, les deux seules options sont soit de le tuer ou bien de le convaincre de se soumettre à ma puissance divine, encore…. Une fois chose faites, je suis officiellement maître de la région car j’ai soit tué tout le monde pouvant me confronter ou bien ils sont maintenant mes sbires. Le générique de fin commence et explique un peu mon futur et le futur de mes compagnons pour ensuite présenté les crédits, fin de l’histoire.
Tous ce que je viens de décrire se déroula en moins d’une heure. Cela pris au jeu moins d’une seule heure pour me forcer à me rebeller contre tout ce que j’avais construit dans les 14 heures précédentes. Cette heure est aussi montée de façon tellement abrupte que je m’attendais a beaucoup plus. Narrativement, je m’attendais à ce que Kyros envois une sorte de ‘’boss’’ de fin pour me tuer et que j’allais faire encore quelques quêtes ayant comme objectif de repousser l’invasion de Kyros et tuer celui étant envoyé pour me tuer. Et bien non, je tue entre 1 et 3 personnes pas très difficile à tuer et le jeu se termine. J’avais encore beaucoup de recherches à faire dans ma citadelle, l’impression que mes personnages étaient loin d’être complétés et que je venais de me faire forcer la main narrativement dans des choix que je ne voulais clairement pas faire.
Essentiellement, même si Tyranny m’a offert beaucoup de plaisir, j’ai tout de même l’impression d’avoir joué à un jeu clairement bâclée ou non terminé. Le jeu manque de beaucoup de liberté qui sont habituellement présentes et la fin laisse énormément à désirer pour plusieurs raisons. Je ne serais vraiment pas étonné de voir un lot de DLC annoncés sous peu nous permettant de continuer l’histoire de notre personnage dans sa croisade contre Kyros. J’aimerais vraiment avoir tort sur cette prédiction pour être franc.